Catia Ramalho

"Pourquoi toutes ces nuits contre d'autres corps? C'est que c'est insupportable." Catia Ramalho

jeudi, juillet 29, 2010

Les délires du Comte

A la nuit,

Dans l’immense parc du château, le comte,

Accompagné d’un valet,

Parfois d’une soubrette aux vêtements transparents,

Parcourait l’immense étendue d’herbes folles parsemée de chardons,

Saisissait les jeunes pousses de coquelicots

qu’il arrachait.

Ses mains devenaient sanglantes.

Il arpentait les lieux dans une marche impeccablement symétrique,

A chaque mètre en diagonale,

Il plongeait son regard dans l’intimité de l’accompagnateur,

Le regard, le sexe dressé ou la gorge opulente,

Ses mains en coupe laissaient rouler sur le sol

Une boule,

Parfaitement sphérique,

Translucide et lumineuse.

Il s’agenouillait

Léchait les pieds du valet ou de la soubrette.

Il grognait de plaisir.

Au petit matin, quand la lune se cachait et que les étoiles pâlissaient

Le trio repartait

Abandonnant le champ de boules lumineuses.

Le roucoulement des premières tourterelles s’élevait,

Les boules disparaissaient.

Le soleil levant faisait miroiter les perles de rosée.



























































© Les délires du Comte. Cazals Christian

lundi, juillet 26, 2010

Croukougnouche. Ecrits de nuit

Vêtement superflu
Corps offerts
Au souffle de la nuit,
Respirer
Enfin.
                                                                                                                           Agnès Balaÿ  


 Féelonia





Crédit photo: feelonia.blogspot.com








lundi, juillet 12, 2010

Le Chemin des douaniers.

Jan Saudek


 Il lui prit la main
Qu'il savait douce,
chaude aux heures d'angoisse,
et l'entraîna sur le chemin des douaniers escarpé à flanc de falaises.
Ses hanches balançaient.
Les seins suspendus en fruits éternels
dansaient au rythme du chant des vagues fracassées sur les rochers.
Les cris des goélands effrayés tendaient les tétons fragiles aux aréoles rosissantes,
Les embruns mouillaient en sperme aux senteurs maritimes
les caches secrètes du corps qu'il fit pénétrer avec infiniment de douceur dans l'anfractuosité de la roche.
Une couche de coquillages pulvérisés,
immense tache blanche dans le sombre de la grotte, accueillit l'étreinte passionnée,
le chant de gorge déployée
cogna les murs de pierre,
faisant du sanctuaire creusé par les flots et les vents une chambre d'écho,
jusqu'à la nuit tombée,
aux premières étoiles.

La lune est pleine.
Lumineuse et sereine. 

dimanche, juillet 04, 2010

Le Commencement. Chant d'Eros et de mort inspiré par Geoges Bataille.

La naissance d'Eros. Conscience de la mort.

L'érotisme, la mort et le "diable."

La simple activité sexuelle est différente de l'érotisme. C'est la vie animale, et seule la vie humaine présente une activité que définit peut-être un aspect "diabolique" auquel le nom d'érotisme convient.
Diabolique se rapporte au christianisme. Mais alors qu'il était loin, l'humanité la plus ancienne a connu l'érotisme.
Sur les murs des cavernes les premières images peintes de l'homme, ont le sexe dressé. Le diable en ces temps?...
Ceux qui, dans les images qu'ils laissèrent d'eux, peintes sur les murs des cavernes, se représentaient en état d'érection, ne différaient pas seulement des bêtes en raison du désir associé de cette manière à l'essence de leur être. 
Ce que nous savons d'eux nous permet de penser qu'ils savaient- ce qu'ignorent les animaux- qu'ils mourraient... La conduite sexuelle de l'homme relève d'une excitation intense, que n'interrompt aucun rythme saisonnier.


(L'homme à tête d'oiseau repose le sexe dressé devant le bison mur peint de la grotte de Lascaux.